Le Petit Chose

25 juillet 2010 Par bibliothequelaregence

Le Petit Chose - Alphonse Daudet
La naissance du petit Daniel Eyssette marque la fin de la prospérité familiale. L’usine paternelle est vendue et la famille ruinée part s’installer à Lyon. Cependant, les affaires n’y marchent pas mieux et la famille est alors contrainte de se séparer pour gagner de quoi vivre. Daniel Esseytte, cadet de la famille, est envoyé dans un collège du Midi pour y être pion.  Il s’attache à la classe des petits mais s’aliène celle des moyens qui le traite en martyr… Petit de taille et fragile de constitution, Daniel n’aura de cesse d’être moqué et méprisé, tant par les élèves que par ses collègues. L’un de ceux-ci, qu’il croyait être son ami, l’entraîne dans une sale histoire qui abouti purement et simplement à son renvoi. Daniel rejoint alors son frère Jacques à Paris, lequel le prend sous sa protection comme le ferait une mère. Jacques encourage aussi le talent d’écriture de son frère tout en l’entretenant financièrement. En agissant ainsi, il entretient aussi la vanité et l’oisiveté de son frangin, lequel se laisse entraîner sur une voie dangereuse…
Il est bien difficile de prendre en sympathie le « petit » Daniel Esseytte, piètre héros vaniteux et ingrat. La manière dont il est traité par ses élèves et collègues est certes cruelle et on compatit. Quant à ses déboires parisiens, pourquoi le plaindrait-on ? Lui qui agit envers son frère Jacques de la façon la plus ignoble, en vivant à ses crochets et en profitant honteusement de sa bonté. Le plus à plaindre dans l’histoire, c’est bien lui, ce frère si confiant et si bon qui se coupe en quatre pour donner une aide substantielle à son cadet et qui n’essuie malheureusement que des camouflets…
Pour Le Petit chose, il se dit qu’Alphonse Daudet s’est inspiré de sa vie. Mais seule la première partie s’en inspire véritablement. La plume de Daudet a du caractère mais on sent aussi son attachement pour un certain Honoré de Balzac, les « tics » balzaciens fleurissant çà et là. Revisitez ce « classique » de la littérature française car il est des livres qui fleurent bon le passé et qu’on prend plaisir a savourer. Le Petit Chose est de ceux-là…

L.S.

DAUDET, Alphonse. Le Petit Chose. Paris : Gallimard, 2007.