La page blanche

10 novembre 2012 Par bibliothequelaregence

La page blanche

Éloïse Pinson reprend conscience sur un banc public. Inexplicablement, elle a tout oublié de ce qui la concerne. Les seuls indices de son amnésie soudaine sont des joues mouillées de larmes et une piqûre dans le cou. Dans son sac à main, elle retrouve des papiers qui lui révèlent son identité et son adresse. Mais l’appartement qu’elle occupe apparemment ne lui donne aucune indication quant à la personne qu’elle pourrait bien être. Travaille-t-elle ? Elle l’ignore jusqu’à ce qu’elle reçoive un coup de téléphone de sa patronne. Quels sont ses goûts ? Ceux de tout le monde. Ses amies ? Elles sont trop égocentrées pour s’intéresser à elle. Éloïse tente de se retrouver en faisant un chemin inverse. Son imagination fait le reste. Tous les scénarios sont possibles, les drôles et les moins drôles…

Il n’est pas facile de repartir de zéro quand on ne sait rien de soi. Deux possibilités se présentent : soit on sombre dans le gouffrLa page blanchee du doute et de la dépression, soit on s’accorde un nouveau départ. La page redevient blanche, à nouveau vierge, l’histoire est à réécrire. Et si l’Eloïse disparue était insipide et dégoulinante de conformité, la nouvelle Eloïse (merci M’sieur Rousseau ) se révèle pleine de potentiel. Encore faut-il l’exploiter, ce à quoi l’héroïne semble plutôt réticente.

Boulet, le scénariste, dessinateur et coloriste de la série Raghnarok, s’offre les services de la créatrice des personnages de Pénélope Jolicoeur et sa vie « tout à fait fascinante » (largement inspiré d’elle-même) ainsi que de Joséphine la parisienne « overbookée ». Le duo fonctionne bien, le dessin de Pénélope Bagieu donnant une légèreté certaine à l’expérience traumatisante que fait vivre Boulet à Eloïse Pinson.

Sous ses dehors de comédie dramatique, La page blanche est une véritable réflexion sur  ce qui fait une personnalité.

L.S.