Prix Versele / Prix Farniente – Résultats 2011

Et voici les lauréats 2011 des traditionnels Prix Versele et Prix Farniente. La sélection proposée est issue du vote de milliers d’enfants et d’ados qui ont exprimé leur choix pour leur livre favori au cours de l’année scolaire 2010-2011.

Prix Versele

• Catégorie « 1 chouette » (3-5 ans) 

Bonne pêche

Un pêcheur sort en mer pour gagner sa vie mais prend de moins en moins en moins de poissons dans ses filets. Des objets perdus ou oubliés viennent peu à peu prendre leur place dans les rets…

Voici un sympathique petit album qui a pour thème la pollution de nos eaux et principalement de la mer. Pollution qui à terme entraînera la disparition progressive de la faune aquatique.

DEDIEU, Thierry. Bonne pêche. Paris : Seuil, 2009.

• Catégorie « 2 chouettes » (5-7 ans)

Patouffèt’

Patouffèt’ n’est pas plus grand qu’un grain de riz. Il veut rendre service à sa maman qui craint qu’on lui marche dessus. Elle cède finalement à son insistance et Patouffèt’ sort fièrement dans la rue à plusieurs reprises en chantant à tue-tête. Si personne ne le voit au moins on l’entendra !  Jusqu’à ce qu’un jour, s’abritant de la pluie sous un chou, une vache dévore le légume… et Patouffèt’ avec. Devinez un peu comment il ressortira de l’estomac de la vache ?

Rassurez-vous ce conte finira bien et même dans les éclats de rire car la solution pour retrouver Patouffèt’ est assez scatologique, ce que les enfants adorent le plus souvent.

Avec Patouffèt’, nous pouvons parler d’un album aussi amusant que… le gaz hilarant. La comparaison est osée et nous nous excusons de cette trivialité…  Nous avons honte, oui… nous avons honte…

GAY-PARA, Praline, GORCHS Marta Soler et HIE, Vanessa. Patouffèt’. Paris : Didier, 2009.

• Catégorie « 3 chouettes » (7-9 ans)

La nuit du visiteur

Mère-Grand est seule au fond de sa cabane à attendre la visite du Petit chaperon rouge. Mais la fillette tarde à venir tandis qu’un inconnu se présente à la porte de Mère-Grand sous prétexte de lui apporter son dîner. Mais la vieille femme ne veut pas ouvrir à n’importe qui, elle veut savoir à qui elle a affaire. L’inconnu décline son identité mais sourde comme un pot, elle n’entend rien. Il a beau insister et s’époumoner, rien n’y fait, la porte reste close…

Nous ne pouvons vous révéler l’identité de l’inconnu et vous invitons à lire ce curieux petit album en vers décliné en rouge, noir et blanc. Réalisé sous forme d’un petit théâtre d’ombres, il permet à la fois de jouer avec la langue et d’apprendre de nouveaux mots.

BENOIT, JACQUES. La nuit du visiteur. Montigny-sur-Loing : Benoît Jacques Books, 2010.

• Catégorie « 4 chouettes » (9-11 ans)

Oups !

Une famille doit se rendre à l’aéroport de toute urgence. L’avion pour Djerba décolle dans 90 minutes. Une course contre la montre s’engage mais c’est sans compter toutes les tuiles qui surviennent et qui compromettent leur embarquement. Dire que tout est parti d’un savon qui est tombé de la fenêtre !

Vous trouverez un rabat en fin d’ouvrage qui propose une deuxième lecture des événements, pour vous aider à saisir tout ce que vous avez manqué. Un texte très rythmé, très coloré et qui se lit avec expression.

FROMENTAL, Jean-Luc et JOLIVET, Joëlle. OUPS ! Paris : Hélium, 2009.

• Catégorie « 5 chouettes » (11 ans +)

L’Invention de Hugo Cabret

Hugo vit dans les combles de la gare Montparnasse et veille à ce que les horloges de la gare soient bien entretenues. Son père, horloger de profession, est mort dans un incendie avant d’avoir pu réparer le mystérieux automate qu’il avait trouvé dans un musée. Hugo tente de poursuivre la tâche de son père à l’aide du carnet qu’il lui a laissé et qui contient toutes les explications. Mais le calepin lui est confisqué par le marchand de jouets à qui il vole régulièrement les rouages pouvant l’aider dans sa restauration. Parallèlement, le jeune garçon fait la connaissance d’Isabelle, jeune amatrice de cinéma…

Voilà un roman pour enfant des plus étonnants, qui tranche quelque peu avec la production actuelle. Les éditions Bayard publient cependant un pavé qui pourrait rebuter les jeunes lecteurs. Mais ce roman n’a finalement rien d’une brique car il est composé pour moitié de très jolies illustrations réalisées par l’auteur lui-même et qui contribuent à la narration. A travers cette histoire tendre, Brian Selznick, amateur de cinéma, ressuscite le réalisateur français Georges Méliès considéré aujourd’hui comme le père des effets spéciaux.

Martin Scorsese a eu l’idée d’adapter L’invention de Hugo Cabret pour le cinéma. Le film devrait paraître sur les écrans en décembre 2011. Parmi le casting, de nombreuses têtes connues…

La bande annonce en version française est déjà prête :

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=DTh1HjLLkKg]
SELZNICK, Brian. L’invention de Hugo Cabret. Paris : Bayard Jeunesse, 2008. 533 p.

L.S.

Prix Farniente

• Catégorie « 1 basket » (12-14 ans)

Les enfants rats

Quelque chose venait de tomber dans les eaux putrides du canal souterrain. Sans hésitation, Irielle saisit le paquet  et s’enfuit rapidement.

 Année 2025. Le gouvernement ne se préoccupe plus de matières sociales. Les familles dont les parents perdent leurs emplois se retrouvent dans la rue. Pour les adultes, cela signifie tuer ou être tué. Les enfants, s’ils survivent, se cachent dans les égouts et deviennent des enfants rats, regroupés en hordes sauvages et violentes pourchassées par les forces de l’ordre.  En surface, l’autre partie de la population, les nantis, habite la zone riche.

 A 17 ans, Irielle n’est pas comme les autres enfants rats, elle sait lire et écrire et ne fréquente pas les hordes.  Elle vit de la débrouille, parfois de quelques larcins quand elle ne peut faire autrement. Avec Jode, un petit garçon qu’elle a trouvé dans une poubelle alors qu’il n’était encore qu’un  nouveau-né, elle survit aussi dignement que possible. Aujourd’hui, c’est une petite fille qu’elle vient de sauver de la noyade. Ensemble, ils forment tant bien que mal ce que l’on peut appeler une famille.

 Les efforts fournis par la jeune fille semblent lui réussir, surtout depuis que Nolan, un  ancien enfant rat l’a rejointe. Mais un jour, alors qu’ils s’approvisionnent en eau, la police surgit et les embarque …

 Roman noir où il est question de problèmes actuels tels que chômage, assurance maladie, pollution, violence, déshumanisation …  Le récit se situant dans un futur proche, la question que l’on se pose est de savoir s’il s’agit là d’une image de notre avenir. Peut-être une mise en garde si on ne réagit pas rapidement. Roman de l’espoir aussi, car en surface, la résistance s’organise et l’on peut espérer des jours meilleurs. L’histoire laisse aussi une large place aux sentiments et n’est pas dénuée d’émotion.

Ecrit  dans un style agréable et fluide, accessible aux jeunes lecteurs, les aventures d’Irielle et de ses compagnons tiendront les bibliophages en haleine jusqu’aux dernières lignes. Au cours des années 2010/2011, pas moins de 11 prix littéraires ont été attribués à l’œuvre de Françoise Jay.

JAY, Françoise. Les enfants rats. Paris : Plon, 2009. 216 p.

• Catégorie « 2 baskets » (15-16 ans)

La princesse et l’assassin
Son père l’a promis : « c’est la dernière fois que l’on déménage » ! Nina et sa famille s’installent donc à Norra Söderbro  dans la banlieue de Stockholm. Malgré quelques appréhensions, Nina  s’intègre plutôt bien à son nouvel environnement et mène une vie de lycéenne normale, absorbée par la rencontre de nouveaux amis et nouveaux lieux.
Elle fait ainsi la connaissance de Lénita, la peste de la classe et de Markus, l’ami et confident, qui est en outre son voisin. Entre ses déboires avec  Lénita,  son professeur  et ses parents, les journées se déroulent relativement bien pour la jeune fille.
Invitée à l’anniversaire de Lénita, elle fait la connaissance de Jajje, rock star locale, et succombe à son charme ravageur au grand dam de Lénita qui espérait bien mettre le grappin dessus. Markus quant à lui se morfond car il n’a pas osé déclarer ses sentiments pour Nina.
Tout bascule lorsqu’au retour de cette soirée, Markus aperçoit le père de Nina… Il s’avère par la suite qu’un crime odieux a justement été commis à cet endroit ! Suspicion, sentiments nébuleux, malaises et mensonges s’emparent dès lors des différents protagonistes. Une mécanique pernicieuse se met en place, accentuée par la découverte d’un nouveau cadavre et la réminiscence d’un désir de vengeance.
Voici un thriller pour ados qui tiendra le lecteur en haleine jusqu’aux dernières lignes. Au départ, la situation est plutôt claire, l’auteur relate la vie d’une adolescente avec tout ce que cela implique : lycée, petit ami, sorties, alcool, relations avec les parents, etc. Sous cette fausse tranquillité apparaît en filigrane une trame sordide où il est question de crimes abjects et qui petit à petit va prendre de plus en plus d’importance pour devenir l’élément central du livre. Une histoire menée crescendo où plusieurs pistes mènent, ou semblent mener, à l’assassin.
Si l’auteur aborde également des thèmes tels que l’homosexualité ou l’alcoolisme, il passe sous silence les raisons qui ont poussé l’assassin à commettre ces crimes. S’agit-il de pudeur ou peut-être ne désire-t-il pas s’épancher sur  le comportement de tels individus.
Magnus Nordin est un auteur suédois pour la jeunesse né en 1963. Il a été récompensé en 2003 pour son roman La princesse et l’assassin. Il compte aujourd’hui une dizaine de romans à son actif.
NORDIN, Magnus. La princesse et l’assassin. Rodez : Rouergue, 2009.

C.V.